Léonide Féodoroff; Les prisons de Moscou

o.c. pp: 137-144 Chapitre XVI

Les prisons de Moscou

 Depuis six heures du soir, une auto attendait à la porte du tribunal: celle du P. Edmund Walsh. Le procès terminé, le père, qui aidé d'un sténographe, n'en avait pas perdu une syllabe, sauta dans sa voiture, retourna au siège de la Mission Pontificale et, à deux heures du matin, télégraphia à Rome, par voie détournée, les sentences portées contre les prêtres. Ce ne fut pas chose aisée; la censure gouvernementale avait bloqué tous les télégrammes des représentants d'agence de presse.

Cependant une ligne télégraphique; celle du Bureau Commercial Britannique. Le P. Walsh obtint son concours; on peut penser légitimement que les Anglais sauvèrent ainsi, cette nuit-là la vie de l'archevêque Cieplak. Des protestations arrivèrent en effet de tous les coins du monde, en particulier des grandes puissances: Allemagne, Brésil, Etats-Unis, France, Mussolini lui-même intervint personnellement au nom du peuple italien.

A 2.30 h du matin, le P.Walsh commença des démarches pour obtenir audience auprès de M.Tchitcherine, ministre des Affaires étrangères; elle lui fut refusée. Avec ses aides, le père passa le reste de la nuit à traduire les principaux passages du procès sténographié. Il les fit parvenir à l'étranger; ils furent reproduits dans diverses publications, en particulier dans le New Herald Tribune, et la Civiltà Cattolica.

L'archevêque Cieplak et Mgr Budkiewicz adressèrent un recours en grâce au Présidium suprême. Le 30 mars suivant, vendredi saint, le journal officiel "Izviesta" annonça que la peine de l'archevêque avait été commuée en dix ans de réclusion solitaire. En revanche, le recours de Mgr Budkiewicz fut rejeté. Le prélat apprit sa mort prochaine par les journaux. Le soir du samedi saint, vers 11.30 h, il fut retiré de sa cellule et exécuté quelques instants après, à l'aube de Pâques, le 1er avril 1923.

L'indignation que ce procès souleva en dehors de la Russie semble avoir produit une certaine impression sur le gouvernement.

On lit en note que l'indignation exprimée dans le monde occidental à la suite du procès des prêtres catholiques de Moscou arrêta probablement les Soviets au moment où ils se préparaient à juger et à condamner le patriarche Tikhon.        

 Les prisonniers furent conduits à la prison de Sokolniki et,  durant les premiers mois, ils furent soumis à un régime relativement doux. Seul l'archevêque Cieplak fut isolé; le P.Walsh ne fut autorisé à lui faire une brève visite qu'une seule fois, après avoir dû promettre qu'il ne parlerait pas latin avec le prélat. Des gardes assistèrent à tout l'entretien. Les autres prêtres restèrent ensemble. Leur nourriture était suffisante; le P.Walsh d'ailleurs ne les oubliait pas. Les visites étaient permises. En théorie, elles ne pouvaient pas se prolonger plus de quinze minutes mais le visiteur mettait très facilement le gardien d'excellente humeur en lui glissant simplement de cinq à dix roubles dans la poche. La séance était alors prolongée; les amis pouvaient s'approcher des grilles, échanger des lettres avec les prisonniers, leur passer des colis et leur chuchoter quelques mots à voix basse. Le gardien ne voyait plus rien. L'effet de ces roubles était magique.

Les amis de l'exarque en profitèrent. Ils lui apportèrent des livres, du papier, de l'encre et l'aidèrent à mettre à profit les longues journées de réclusion qui lui étaient imposées. Le P.Léonide put ainsi rédiger en russe deux catéchismes, l'un très court, l'autre plus développé. Dans une lettre ils écrit;

J'ai commencé la rédaction d'un cours de théologie en russe d'après Hurter car je me suis rendu compte que 95% des prêtres russes ne lisent que le russe...

Dansaz fit à quatre reprises le voyage de Petrograd à Moscou pour lui rendre visite.

Je puis attester que son attitude était encore plus calme et plus joyeuse qu'à l'ordinaire. Il me disait qu'il ne s'était jamais senti plus heureux. Il  allait jusqu'à s'accuser d'égoïsme parce que disait-il, il jouissait trop de ce grand calme après tant de soucis. Il supportait son emprisonnement avec la plus grande sérénité et assurait que ce n'était pas aussi mauvais qu'on le disait.

Manifestement il parlait ainsi pour éviter que ses amis ne se chagrinent à son sujet. Dans une lettre, il avoue en effet que, parmi ses compagnons, un des prêtres a perdu la raison et qu'un autre retourne en enfance.

J'ai surtout pitié de mon ami le P.Yunevitch, il supporte l'internement avec virilité; cependant, il arrive que ses jeunes nerfs chancellent fortement, mais la grâce de Dieu le soutient et ne lui permet pas de manifester un manque quelconque de courage. Nous espérons bientôt pouvoir célébrer le Saint Sacrifice eucharistique. Notre sort en sera allégé; il versera en nous de nouvelles forces."

Dans un  billet qui lui est parvenu, il apprend que le Métropolite Cheptizky songe encore à lui conférer la consécration épiscopale dès que ce sera possible. De sa prison, l'exarque lui écrit le 1er juillet 1923 pour l'en  dissuader.

Je n'appartiens pas, assure-t-il, à la classe de ces sujets "hypocritement humbles" qui, après avoir protesté avec larmes et cris de leur indignité abaissent néanmoins leur tête sous l'homophore (étole de brocard portée par les évêques dans le rite byzantin). J'ai un jugement sain et réaliste qui me presse de considérer toute question avec sérieux, surtout les questions concernant la vie de l'Eglise. Si je suis bon prédicateur, si je connais dans le détail la vie de l'Eglise orientale, si je suis capable de bien célébrer les offices et ai même un sens raffiné de notre rite, si je suis patient comme un âne et sais me plier de tous les côtés, si parfois je fais preuve d'une grande énergie en défendant l'Eglise et n'épargne alors ni mes forces, ni ma santé, tout cela n'est pas encore un titre à l'épiscopat. Tout cela, n'importe quel prêtre peut le faire avec succès. On vous parlera de ma charité et de mon habileté; on fera l'éloge de ma douceur et de ma patience, on vous signalera ma capacité à pénétrer les âmes. Mais tout cela n'est que le résultat d'efforts successifs; c'est de la vertu par nécessité; ce sont des efforts qui ne sont pas naturels et jamais ne s'identifient avec mon moi authentique. Tout cela n'est qu'un masque collé sur mon visage pour un certain temps, dans l'attente de l'homme complet auquel je pourrai  remettre ce pesant fardeau avec un soupir de soulagement. Je me suis examiné sévèrement et j'en suis venu à la conviction qu'un être bâti pour ramper ne doit pas tâcher de voler... Je suis incapable de travailler d'une manière personnelle et indépendante. Peut-être sais-je accomplir d'une manière idéale les ordres des autres, mais je ne suis pas un créateur. Je ne suis pas un Jacob luttant avec Dieu mais un Job couché sur son fumier. J'ai assimilé la pensée de l'Occident et sa clarté mais en fait la nature orientale passive me possède bien solidement et reste réfractaire à toute action . Le livre, la cellule, la présence à l'autel et aux offices prolongés mais surtout la solitude, la fuite du monde, voilà l'atmosphère qui me convient; c'est là que je me sens comme un poisson dans l'eau. Je ne puis mener en même temps une vie active et contemplative. Vous savez combien j'aime les Jésuites, mais je ne me déciderai jamais à entrer dans leur ordre, car leur idéal (d'unir la contemplation à l'action) n'est pas à ma portée. Ce qu'il y a de plus dur pour moi, c'est la société des hommes. Je les aime uniquement parce que le Seigneur le veut, ou plus exactement je m'efforce de les aimer mais mon cœur leur reste étranger... Au cours des années pénibles (que nous venons de traverser), de temps en temps lorsque j'étais brisé et épuisé, au lieu de me coucher, je restais assis dans un fauteuil durent deux à trois heures, avec comme seule lumière, la petite veilleuse devant l'icône pendue dans un coin de ma chambre et je savourais ma solitude. Je prenais conscience de ce que j'étais totalement coupé du monde, je ne pensais quasiment à rien et fixais mon regard sur le visage du Christ (de l'icône) éclairée par la lumière douce de l'icône.

L'amour de la solitude n'empêche pas l'exarque de se préoccuper  activement de ses communautés catholiques et du sort de l'Eglise russe. Malgré les barrières à franchir, il entretient de sa prison une correspondance suivie.

Il songe avant tout à ses fidèles et, le 8 mai écrit au P.Walsh :

"L'intérêt profond, le soin généreux et désintéressé que vous avez manifestés envers la cause de l'Eglise catholique en Russie font croître dans mon cœur des sentiments de vive amitié à votre égard. Quoique je sois entièrement séparé de mon troupeau, je reste dans la paix parce que je sais qu'en vous il possède un noble défenseur et un protecteur qui ne reculera devant aucun effort pour aider notre Eglise catholique qui est certes très petite mais authentiquement russe... Trois prêtres seulement restent attachés à notre Eglise pour travailler dans la vigne du Seigneur, à Petrograd, le Père Epiphane Akouloff, à Saratov,  le P. Alexis Anisimoff, à Moscou le P. Nicolas Alexandroff que vous connaissez bien. Je vous confie ces trois prêtres, sachant que, dans votre zèle pour la gloire de Dieu, vous ne  leur refuserez pas l'aide qui sera nécessaire, ainsi que vos conseils..."   
A Sokolnikiki, il y a deux évêques orthodoxes et vingt prêtres. Nos relations avec eux sont excellentes. J'ai stylé comme il convient mes compagnons latins et jamais une parole âpre ne tombe de leurs lèvres. Je vais fréquemment leur rendre visite au premier étage et chaque fois, ils me reçoivent comme un des leurs. L'évêque Boris R... me semble particulièrement bien disposé envers la Réunion. Je pense que nous pourrons semer ici plus d'une poignée de bonne graine.
Une rumeur circule que nous serons envoyés à Rome. S'il est permis d'espérer pour le 1er mai ou le 25 octobre une amnistie qui réduise ma peine à deux ans, je préférerais demeurer en prison ces deux années encore afin de pouvoir rester en Russie. En prison en effet, je puis faire un peu de bien et puis même administrer l'exarchat... Nos communautés doivent mener une vie de catacombes. Je leur ai prescrit de se réunir en petits groupes, de réciter des prières à voix basse et d'organiser des "biésiédi" (des causeries). Je leur ai donné la consigne d'enseigner aux parents un catéchisme plus développé afin qu'ils puissent à leur tour l'apprendre à leurs enfants puisque cet enseignement est interdit aux prêtres.
Lettre du 25 avril au Métropolite André.

Au cours de l'année 1923, le P.Walsh profite de sa présence à Moscou  et de  l'autorité que lui donne son titre de chef de Mission pontificale  d'aide  aux affamés pour tâcher d'obtenir du gouvernement un modus vivendi acceptable pour les paroisses catholiques. En 1917, lors de la révolution, la Russie comptait 896 prêtres catholiques. En 1923, 60 % de ces prêtres étaient déjà soit en prison, soit déportés, soit réfugiés à l'étranger... La situation devenait donc très grave.  Cependant ces négociations échouèrent. Le P.Féodoroff les avait suivies avec une certaine angoisse craignant que l'Eglise ne se laisse tromper. Le 22 juillet, il écrit de nouveau au P.Walsh:

C'est avec une grande joie que nous avons tous appris la décision immuable du Saint-Siège de ne plus faire aucune concession sur les questions d'ordre disciplinaire et ecclésiastique. Cela veut dire que le Saint-Siège a maintenant une conception claire des bolcheviques... Nous sommes tous profondément reconnaissants au Saint-Père pour sa bienveillance à notre égard; elle s'est montrée si clairement dans son allocution le jour de la Pentecôte. Aucun emprisonnement ne nous semble pénible car nous sommes depuis longtemps prêts à verser notre sang pour Notre-Seigneur Jésus-Christ. Nous avons traduit en russe et en polonais les paroles du Saint-Père où il parle de la Russie et nous les envoyons partout. Ces sentiments pleins d'amour et de compassion envers le clergé orthodoxe le touchent profondément. Nous, catholiques russes, nous désirions depuis longtemps que le Saint-Père parle de cette manière à nos frères séparés. Ces quelques lignes dictées par le cœur valent les encycliques de Bernoît XV et Léon XIII.
Lettres des 27 mai et 22 juillet au P.Edmund Walsh.       

 Faut-il s'en étonner? Dans une atmosphère aussi tendue, certains prêtres catholiques de rite latin encore en liberté n'approuvent pas le P.Walsh. Les échos  de ces critiques pénètrent dans la prison de Sokolniki. L'exarque prend aussitôt la plume pour défendre son bienfaiteur.

Le 27 mai de son cachot, il écrit de nouveau au RP Ledochowski, général des jésuites, il lui redit son estime pour le P.Walsh et poursuit:

Je serais si heureux si votre Paternité voulait me faire savoir quelles sont les accusations portées à Rome contre le P.Walsh comme je le suppose. Comme témoin oculaire je pourrais faire certaines déclarations. Puis avec sa franchise habituelle, il ajoute "ayez la bonté cependant, si vous l'estimez utile, d'écrire d'une manière assez claire car quelque fois il est assez difficile de comprendre vos lettres."

C'est qu'il est bien mortifiant pour un prisonnier de sa trempe  de ne pouvoir déchiffrer la lettre qu'il reçoit.

Il termine un billet de cette époque au P.Abrikosoff, par ces mots:

Demandez à Dieu de m'aider à mieux supporter la privation de la Sainte Eucharistie.
Lettre du 27 mai au Père Ledochowski

Il le presse de questions sur l'action de l'Eglise en faveur de la Russie, des Russes passés dans l'émigration; il insiste afin que le Père fasse connaître  sa prière pour l'union des chrétiens et la fasse indulgencier.     

Dans sa réclusion, il suit aussi avec la plus vive attention les épreuves à travers lesquelles passe l'Eglise russe patriarcale. Le 29 avril 1923, le groupe schismatique qui avait pris le nom d'Eglise vivante ouvrait un sobor qu'il voulait considérer comme un second concile pan-russe faisant suite à celui de 1917. Le patriarche Tikhon était toujours en prison; il devait être jugé et beaucoup craignaient que la peine de mort ne lui soit infligée. La majorité des paroisses des grandes villes l'avait quitté pour adhérer à l'Eglise vivante. Le Sobor déclara le patriarcat aboli et le Patriarche réduit à l'état laïc... Puis soudain, le 25 juin, une nouvelle sensationnelle courut les rues, le patriarche Tikhon avait été remis en liberté. On apprit bientôt que le 15 juin il avait publié une déclaration à la Cour Suprême qui se terminait par ces mots :     

 Je déclare qu'à l'avenir je ne suis plus un ennemi du pouvoir soviétique. Finalement et d'une manière décisive, je me sépare du mouvement contre-révolutionnaire monarchiste de la Garde Blanche qu'il soit étranger ou en Russie même."

Aussitôt, un grand nombre de paroisses qui avaient quitté l'Eglise patriarcale pour passer à l'Eglise vivante font volte-face; elles proclament leur fidélité au Patriarche Tikhon.

L'Eglise tikhonienne triomphe chaque jour sur tous les fronts, écrit à cette époque l'exarque avec une joie manifeste. L'Eglise orthodoxe montre de nouveau son inépuisable vitalité et son infinie capacité d'adaptation. Elle émerge de nouveau à peu près intacte d'un terrible danger... L'autorité du clergé orthodoxe russe va croissant; il acquiert de plus en plus d'influence. Aux yeux du peuple russe, il passe pour malheureux et persécuté. Ses popes sont devenus des martyrs. Le passé est pardonné et oublié. La parole du clergé a acquis beaucoup de poids et d'influence.

Malheureusement, le séjour des prêtres catholiques à la prison Sokolniki ne dura guère plus de cinq mois. Au milieu de septembre, l'exarque fut transféré à la prison Lefort. Celle-ci était en dehors de la ville et le régime y était beaucoup plus sévère; elle passait pour la plus dure de Moscou. Danzas parvint à y voir l'exarque  une seule fois et seulement pendant cinq minutes. Deux grilles la séparaient du prisonnier. Entre les deux circulaient un gardien sévère. Avant de partir, elle voulut demander la bénédiction de l'exarque mais le geôlier se fâcha et la chassa impitoyablement.

Les mois s'écoulèrent alors dans l'isolement complet, le silence et une monotonie déprimante. L'exarque heureusement avait appris à vivre avec Dieu seul dans la solitude totale. Exceptionnellement quelques nouvelles du dehors filtraient à l'intérieur; le 21 janvier 1924, Lénine mourait et le 26 janvier 1924 la ville de Pétrograd changeait de nom pour devenir Leningrad. La lutte entre Staline, le nouveau dictateur et Trotsky ainsi qu'avec les anciens compagnons de Lénine, allait battre son plein. Le 7 avril 1925, le patriarche Tikhon mourait. Son siège patriarcal allait rester sans titulaire pendant quinze ans.   

Il n'est pas sûr que dans sa réclusion, l'exarque ait appris le sort pénible réservé dans la suite à tous ses amis. En novembre 1923, Mère Abrikossof et toutes ses filles furent arrêtées à Moscou et simultanément Mlle Danzas et d'autres catholiques de Petrograd furent envoyés en prison.  Il semble que ces arrestations aient été provoquées par une impardonnable imprudence. Une lettre de Mlle Dansaz  contenant des informations sur la persécution religieuse, envoyée hors de Russie par voie détournée, fut naïvement publiée avec son nom dans une revue d'Europe Occidentale. Les trois prêtres catholiques de Petrograd, le P.Zertchaninof, malgré ses 75 ans, fut envoyé en Sibérie avec un jeune prêtre russe ordonné par Mgr Cieplak peu avant son arrestation, le P.Epiphane Akoulof. Déjà bien malade le P.Deibner fut soumis à un isolement très dur dans une prison de Vladmir. Il y souffrit surtout de la faim.

Le P.Nicolas Alexandrof de Moscou fut arrêté en même temps que les sœurs  dominicaines et envoyé dans l'île Solovki, dans la mer Blanche. 37 catholiques russes furent aussi mis aux fers. La majorité d'entre eux passèrent en jugement le 24 mai 1924. 43 orthodoxes, dont plusieurs prêtres furent arrêtés en même temps  pour avoir établi avec eux d'amicales relations. Le P.Walsh dut quitter la Russie  à la fin de novembre 1923; quelques semaines plus tard, la Mission Pontificale d'Aide aux Affamés fermait définitivement ses portes. Le gouvernement avait estimé qu'elle n'avait plus besoin d'aide. La Russie s'isolait de plus en plus du reste du monde...

Les catholiques de Moscou se trouvèrent bientôt sans pasteur et les catholiques de Russie sans un seul évêque en liberté. Le Saint-Siège fit alors sacre trois évêques en privé et dans la suite manda l'un d'eux, Mgr Pie Neveu, un père assomptionniste français, résider à Moscou. Antérieurement, Mgr Neveu avait exercé son ministère dans la Russie Méridionale. Pour éviter que les catholiques ne soient accusés de recevoir leur directives de prélats étrangers, le Saint-Siège donna pleine juridiction à Mgr Neveu sur tous les catholiques établis en Russie quelque soit leur rite. Le P.Féodorof se trouva donc lui aussi placé désormais sous sa juridiction immédiate. Jamais, cependant les deux prélats n'eurent l'occasion de se rencontrer. De Moscou, Mgr Neveu s'efforça d'aider fraternellement l'exarque dans la mesure des possibilités. A certaines périodes, les communications avec les prisonniers devenaient pratiquement impossibles.  

Sur Mgr Pie Neveu, voir spécialement D'Antoine Wenger "Catholiques en Russie, d'après les archives du KGB 1920-1960  DDB 1998
Article suivant : Kalouga trois mois de répit.                                        


19/11/2014
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