La persécution des Orthodoxes.
La persécution des Orthodoxes
Les catholiques étaient en URSS une infime minorité, moins de 1 % sur une population de 125 millions d'habitants en 1925. Il faut donc multiplier par cent les arrestations, déportations et exécutions, dont furent victimes les Orthodoxes, surtout ceux de l'Eglise patriarcale, et après le ralliement du métropolite Serge, le 29 juillet, la fraction importante qui refusa de le suivre et qui s'appelle la Vraie Eglise orthodoxe, ou encore l'Eglise des catacombes.
Mgr Neveu aidait les prisonniers abandonnés, envoyait des colis de vivres au professeur Popov, spécialiste de saint Augustin, déporté dans l'Oural, au professeur archiprêtre Lebedev, professeur à l'Académie ecclésiastique de Moscou, déporté à Semi-palatinsk (janvier 1933). Popov jouissait d'une grande estime chez les Orthodoxes. Durant son temps de camp à Solovki, il fut l'inspirateur du célèbre mémorandum des évêques de 1926, texte qui reconnaissait la loyauté envers le Pouvoir soviétique, mais sans aliéner la liberté de l'Eglise.
Mgr Neveu aidait également les prêtres orthodoxes expulsés de Moscou à l'occasion de la "passportisation" de 1933, qui consista à chasser de Moscou 800.000 bouches à nourrir et 500.000 de Leningrad.
L'évêque parle avec admiration des orthodoxes arrêtés en 1931 et entassés dans la cour des Boutyrki, faute de place. "Les cruautés, les violences, continuent tout comme l'an passé, sinon de plus belle. On avait amené à la prison de Boutyrki plusieurs centaines de religieuses, prêtres, moines et quelques évêques orthodoxes. Les détenus étaient dans la cour de la prison, attendant qu'on leur trouve une place quelconque à l'intérieur. Un évêque dit à ses compagnons "Prions pour ceux qui nous persécutent". Et il entonna le chant de Pâques Khristos Voskresse, repris par des centaines de voix. Le garde de la prison que ce chant faisait endêver, tira en l'air plusieurs coups de revolver, mais le chant continua.
Ailleurs il décrit le sort cruel réservé aux moniales orthodoxes.