Les apparitions de la Mère de Dieu I Notre-dame du Laus

Introduction

 

Au cours du XXe siècle, dans les pays occidentaux, les catholiques pensaient, en général que les premières apparitions avaient commencé en 1830 lorsque la Sainte Vierge est apparue à sainte Catherine Labouré  lui donnant la médaille miraculeuse qui devait se répandre rapidement dans le monde entier. 

L'avènement des moyens de communication nous a permis de mieux connaître, non seulement les apparitions actuelles de la Vierge, mais les apparitions et les messages plus anciens. 

A titre d'information il semblerait que la première apparition mariale se soit produite vers l'an 40 en Espagne où l'apôtre saint Jacques essayait d'évangéliser le nord de l'Espagne sans grand succès. Alors qu'il était en prière, la Vierge Marie lui serait apparue entourée d'anges et lui aurait dit : "Voici mon Fils, le lieu signalé et désigné en mon honneur sur lequel grâce à toi et en mémoire de moi mon église  doit être édifiée. Fais attention à ce pilier sur lequel je me tiens car c'est certainement mon Fils ton maître qui l'a envoyé du haut du ciel par l'intermédiaire des mains des anges...." A noter qu'en l'an 40 Marie vivait toujours, il s'agirait d'une bilocation. Légende ou réalité? Il est certain qu'au IVe siècle il existait déjà une église à Saragosse dédiée à Notre-Dame du Pilier. De nombreux miracles attestés s'y sont produits, entre autre, le miracle le plus sentationnel jamais établi historiquement par acte notarié et par une enquête canonique. Alors que le jeune Miguel Juan Pelicier  était amputé d'une jambe, ND du Pilier lui rendit le 29 mars 1640 la jambe qu'il avait perdue. 

Marie apparut ensuite tout au long des siècles tout au long des siècles pour soutenir ou raviver la foi de ses enfants qu'elle aime tellement d'un amour maternel si profond.

Il est remarquable de constater que lors de la majorité des premières apparitions, jusqu'au moyen âge, Marie apparaissait pour demander la construction d'un monastère ou d'une église. 

Citons parmi les plus connues : Notre Dame du Puy (221), N.D. des grâces à Gignac (1400) ; Guadaloupe en Espagne (Estramadure) en 1223 pour retrouver une statue sainte cachée en terre lors de l'invasion arabe; Nossa Senhora de Luz (Portugal)  en 1463 également pour retrouver une statue cachée et construire un sanctuaire en son honneur et en biend'autres endroits, impossible de les citer tous.

Depuis quelques années, nous connaissons en détail l'apparition de Marie à Juan Diego, en décembre 1531, à "Guadaloupe", à Mexico. Cette apparition exceptionnelle à un amérindien déclencha la conversion des peuples autochtones des Amériques. 

Le 3 mai 1491, la Vierge apparut aux 3 Épis en Alsace pour demander la construction d'un sanctuaire. Il fut construit avec le plein accord de l'évêque et est toujours lieu de pèlerinage fréquenté. La Vierge Marie est apparue en de nombreux autres endroits qu'il n'est pas possible de citer ici.


ND du Laus

Un apparition reconnue, à l'époque, par l'ordinaire du lieu, nous intéresse particulièrement. En 1664, une jeune bergère de 16 ans, Benoite Rencurel, pauvre orpheline depuis l'âge de 7 ans, gardait chèvres et moutons dans le vallon des Fours (pour la fabrication du plâtre)  sur les hauteurs de Saint Etienne d'Avançon, au hameau du Laus (lac en patois local) à 930 m d'altitude dans les Hautes-Alpes. Bien qu'elle soit illettrée, Benoîte connaissait ses prières, elle récitait son chapelet chaque jour, notamment en gardant son troupeau.

Un jour de mai 1664, alors qu'elle priait son chapelet, Benoîte aperçut une dame qui allait et venait près d'une grotte, elle tenait un enfant

 

Notre Dame du Laus

Un jour de mai 1664, alors qu'elle priait son chapelet, Benoîte aperçut une dame qui allait et venait près d'une grotte, elle tenait un enfant par la main. Cette belle dame semblait vêtue de feuilles d'or enflammées et portait une couronne étincelante, son visage était si lumineux que Benoîte n'en voyait pas très bien les traits. "Belle dame que faites-vous là-haut,? Venez-vous acheter du plâtre?" lui demanda-t-elle?. La dame ne lui répondit pas, mais Benoîte voulu quand même lui offrir son goûter... Au début, la dame resta silencieuse, puis, pendant plus de trois mois la dame lui rendit visite chaque jour pour préparer la bergère inculte à la mission que la Vierge, toute maternelle, voulait lui confier. Marie forma alors la jeune fille par ses conseils, ses encouragements, l'exhorta à la prière, elle lui apprit les litanies de la Vierge et l'inonda d'une joie profonde qui irradie. 

Lorsque Benoîte raconta les apparitions à sa maîtresse, elle ne voulut pas la croire. Toutefois, la nouvelle se répandit dans les environs. Au mois d'août, le juge François Grimaud mena une enquête et nota que Benoîte était rayonnante dans son témoignage, exprimant  

une joie et une satisfactions incomparable de cette apparition. Le juge fit demander le nom de la dame qui ne répondit pas à la question, mais demanda que les filles de Saint-Etienne d'Avançon viennent en procession. Le lendemain, le 29 août, c'est tout le village qui se rendit sur les lieux de l'apparition, y compris le juge Grimaud. La dame révéla alors son nom : "Je suis la dame Marie".  et ajouta : "Vous ne me verrez pas de quelques temps". 

La Vierge lui apparut à nouveau le 29 septembre, mais cette fois sur le coteau de Pindrau, de l'autre côté de la rivière. En toute simplicité, Benoîte lui dit : "  "Ma bonne Dame, d'où vient que vous m'avez privée si longtemps de l'honneur de vous voir?". Dans la même simplicité, Marie lui répondit : "Quand vous me voudrez voir dè lors, vous le pourrez dans la chapelle qui  est au lieu du Laus, "elle sentira bon" et là, vous me parlerez très souvent" et très souvent vous vous me verrez. " Benoîte ne connaissait pas cette chapelle. La Vierge lui dit encore : "J'ai choisi ce lieu pour a conversion des pécheurs; une grande église y sera bâtie, ainsi qu'une maison de prêtres, beaucoup de pécheurs et de pécheresses s'y convertiront. " La chapelle était très petite, cinq mètres carrés, recouvert d'un toit de chaumes, dédiée à Notre-Dame de Bon-Rencontre.

 Le 30 septembre, guidée par des bonnes odeurs, Benoîte écouvrit la petite chapelle. Marie lui apparut sur l'autel de plâtre et lui dit : " Dans peu de temps, il ne manquera rien ici, je veux que l'on construise là une église en l'honneur de mon fils". L'endroit était désert, pauvre, éloigné de tout,. Dès ce jour, les pèlerins affluent, on note 120.000 fidèles en 18 mois, les grâces abondent. Le juge Grimaud notera 61 miracles rien que pour l'année 1665. Devant le nombre croissant des confessions, le curé du village fait appel aux prêtres des environs. Malgré la réticence habituelle de l'autorité le vicaire général d'Embrun vint en septembre accompagné de théologiens sceptiques. Marie se devait d'intervenir pour convaincre la commission. Le 18 septembre, Catherine Vial, qui avait les jambes repliées depuis 6 ans, est guérie instantanément. Pour la commission, il n'y a plus de doute, il s'agit bien d'évènements surnaturels dans une région où règnait le jansénisme rigoriste, hostile à la communion fréquente et aux pèlerinages. 
L'église demandée sera construite de 1666 à 1669, l'ancienne chapelle en sera le choeur. La maison des prêtres le sera de 1673 à 1679.
La Vierge guidera Benoîte pendant plus de 40 ans. Le vicaire de Gap, Pierre Gaillard, directeur de la chapelle signala que : "La bonne mère dit à Benoîte, dès le début, que l'huile de la  lampe de chapelle, si on en prend et qu'on s'en applique, si on recourt à son intercession et si on a la foi, on guérira, Dieu a donné ce lieu pour la conversion des pécheurs.
 
En 1670, un nouveau vicaire général, Jean Javelly, théologien et juriste éminent, invita Benoîte à Embrun du 28 mai au 8 juin, elle logea chez le vicaire général, surveillée étroitement par la servante. Tous les après-midi, elle était interrogée par le vicaire général, par des jésuites et des clercs, elle répondit avec franchise et sincérité. Au cours de la messe solennelle de la fête-Dieu "Habillée en reine, une couronne sur la tête, éclatante de lumière." Le vicaire général assista à l'extase et constate qu'elle était toute imprégnée de "bonnes odeurs". Les gardiens de la voyante affirmèrent que pendant tout ce séjour, à part la sainte communion elle ne mangea ni ne but.
Malgré le rapport favorable du vicaire général Jean Javelly, le nouvel archevêque recommença l'enquête le 4 décembre 1671. Il l'obligea à se mettre à genoux et l'interrogea pendant plus de trois heures. Il déclara : " Je n'ai jamais vu une telle vertu et demanda au témoin de l'interrogatoire le chapelain Jean Peytieu de rédiger un rapport. Favorablement impressionné, l'archevêque autorisa la poursuite des travaux.
Des religieuses de savoie voulurent s'installer au Laus dans l'espoir que la voyante entrerait dans leur ordre, mais la Vierge avait confié à Benoîte la mission d'accueillir les pèlerins, de prier pour eux et des les guiders vers leur conversion. Parfois, avertie par la mère de Dieu, elle leur dévoilait l'état de leur conscience. Devant rester dans le monde, Benoîte entra dans le tiers-ordre dominicain, pieuse communauté dont les membres veillaient à atteindre la perfection en suivant la règle adaptée à la vie dans le monde.
L'abbé Pierre Gaillard défendit Benoîte contre les ennemis du pèlerinage contre les calomnies des prêtres influencés par les erreurs du jansénisme. Au Laus on favorisa la pratique frésquente des sacrements malgré les persécutions de trois prêtres dont souffrit "Soeur Benoîte", comme l'appelaient les pèlerins.
 
Le 7 juillet 1673, le Christ en croix apparut à Benoîte et lui dit : "ma fille, je me fais voir en cet état afin afin que vous participiez aux douleurs de ma passion." A partir de ce jour, Benoîte revit la passion du Crist du jeudi à 4 heures au samedi matin à 9 heures. Le 2 août 1700, elle reçut une communion miraculeuse de la main d'un ange. Malgré sa réputation de sainteté, le nouveau vicaire général et les prêtres jansénistes persécutèrent la voyante. Pour eux, les nombreuses confessions et communion étaient supersitions et Benoîte une dangereuse illuminée. Elle dut subir de nombreuses attaques du démon. Bien qu'il ait donné un avis favorable le 4 décembre 1671 fit limiter les pèlerinages à partir de 1692. Mais Marie poursuivit la formation de Benoîte, l'encourageant à accueillir les pèlerins et à affermir leur ferveur. Dans un message, la Vierge lui dit : " Mangez davantage ! vous perdez vos forces, et vous priez plus difficilement, ainsi vous servirez mieux Dieu. Allez communier sans scrupules, sauf si vous avez un gros regret d'une faute. Cette exhortation de Marie s'oopose au rigorisme janséniste. 
En 1712, l'évêque d'Embrun confia le sanctuaire à des prêtres favorables.
 
Benoîte mourra le 28 décembre 1718, elle sera enterrée dans la chapelle de Bon-rencontres

 



06/02/2018
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