Aveux du Père Vassiliev et du Père Serge
Aveux du Père Vassiliev et du Père Serge
Parmi les prisonniers, il y avait un prêtre de rite oriental particulièrement cher à Mgr Neveu, le Père Alexandre Vassiliev. Neveu, qui a été pendant vingt ans de 1906 à 1926, curé de Makievka, dans le bassin du Donetz, s'y est fait beaucoup d'amis, catholiques et orthodoxes. Parmi ces derniers, il y avait le père Paul, curé d'Enakievo. Le fils de ce dernier Alexandre Pavlovitch Vassiliev, fut formé au monastère Petrovski et ordonné prêtre par Mgr Barthélémy le 1er octobre 1927. Chargé de l'église de la Transfiguration au-delà de la Moskova, il fit acte d'Union à l'Eglise catholique le 24 décembre 1928.
Eglise de la Transfiguration au-delà de la Moskova.
Comme prêtre orthodoxe, il était marié et eut bientôt une petite fille, Zoé. Quand l'église de la Transfiguration fut fermée, il desservit l'église de saint Nikita au-delà de la Moskova.
église saint Nikita
et, quand celle-ci fut transformée en entrepôt de pommes de terre en 1929, sa femme, Nadjejda Silvestrona Vassilieva, leur enfant et lui-même se trouvaient dans la rue. Les gens n'osaient plus louer à des prêtres qui sont interdits de séjour à Moscou.
Après quelques temps, l'archevêque Pitirim, chargé du diocèse de Moscou, lui trouva une église à Krylatskoïe, près de Kountsëvo, rendu illustre par la datcha de Staline.
Eglise de la Mère de Dieu à Krylatskoïe
A l'époque de la de la dékoulakisation, 1929-1930, les paysans de Krylatskoïe opposèrent une vive résistance au point de tuer plusieurs responsables communistes. Les autorités rendirent responsables le Père Vassiliev, leur curé. On lit dans son acte d'accusation : "Le prêtre Vassiliev A.P. le 25 octobre 1930, au cours de l'office de nuit, a fait une prédication dans laquelle il s'adresse aux citoyens, il a dit; "Si maintenant on vous opprime, mes chers fidèles, ce ne sera pas pour longtemps. Supportez-le et priez la Reine du ciel et elle vous aidera et vous libérera du joug qui vous opprime."
Entre-temps, était née leur deuxième fille, qui reçut le nom de Thérèse-Eugénie, en raison de la dévotion à Sainte Thérèse de Lisieux, à laquelle Pie XI avait consacré la Russie et dont Neveu propageait la dévotion en Russie: et Eugénie, en vénération pour Pie-Eugène Neveu.
Pie XI
On imagine les pressions que le jeune Père Vassiliev devait subir en raison des menaces qu'on faisait peser sur sa femme et ses deux fillettes. Dans son dossier, on trouve cette déclaration dont les termes mêmes montrent qu'elle a été forcée ou extorquée.
L'idéologie marxiste de cette "confession" en montre l'origine. Les sentiments du Père Vassiliev étaient tout autres.
Sur le père Serge Soloviev, le Guépéou faisait circuler la rumeur du ralliement.
A une dame qui avait affaire aussi au Guépéou il fut dit :
Il est bien vrai que le père Serge Soloviev recevait chez lui des jeunes femmes. C'était des étudiantes d'université, juives, la plupart, qu'il avait converties. Quant aux vers pornographiques, le père Serge a publié dans sa jeunesse plusieurs recueils de poésies dont certaines avaient un parfum d'érotisme. D'autre part, le père Soloviev a publié les poésies de son oncle, Vladimir Soloviev, parmi lesquelles on peut effectivement trouver des vers érotiques et il est fort probable aient été gardés par-devers lui.
Sur le changement que le Guépéou réussit à opérer dans l'esprit du père Serge, nous avons un document écrit de sa main, dont voici le texte manuscrit ou plutôt une des trois versions :
Le procès fut relativement court, puisque dès le 1er août, fut arrêté la conclusion de l'enquête.
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